La Fondation élargit son champ d’exploration aux questions écologiques à travers une série de conversations en ligne et en binôme « Parole de créateurs face à l’urgence écologique ». Artistes, scientifiques et philosophes sont invités à questionner le monde actuel et imaginer de nouveaux narratifs vers de futurs plus souhaitables :
– Quel engagement, quelle responsabilité pour le créateur et le théoricien face à cette crise ?
– Comment impacte t-elle les pratiques artistiques et d’écritures ?
– Quelle nouvelle façon de produire et diffuser l’art quand la rencontre avec le public devient immatérielle ?
– Quelle vision, quel élan collectif pour réinventer le monde de demain?
Mercredi 30 juin 2021
Invités : Nathalie Talec, artiste plasticienne et Olivier Remaud, directeur d’études à l’EHESS.
Thèmes : Que nous apprennent les pôles l’Arctique et l’Antarctique de la solitude contrainte ou choisie dans la crise que sommes en train de vivre ?/ L’importance du récit : l’enseignement des grands explorateurs tels que Paul-Emile Victor et Jean-Louis Etienne / L’acte artistique comme une expédition, le travail en atelier comme un isolement / Les glaciers comme partenaires sociaux /Le Droit au froid, concept théorisé par Sheila Watt-Cloutier
Références citées
Johannes Kepler, L’Etrenne ou la neige sexangulaire, Vrin Paris, 1975
Barry Lopez, Rêves arctiques, Editions Gallmeister, 1986
Nathalie TALEC
Nathalie Talec (1960, Paris) développe depuis les années 1980 une œuvre protéiforme (performance, installation, photographie, vidéo, sculpture, dessin, peinture…) centrée autour du froid et du concept de survie. Métaphore sur l’idée du rien et du néant, manière de questionner le corps et les sensations, convocation de notions scientifiques, le froid offre un monde de possibilités artistiques et de réflexions métaphysiques dont Natalie Talec se saisit. De cet univers glaciaire, la figure de l’artiste se dresse tel un explorateur et l’acte artistique comme une expédition. Le travail d’atelier prend la forme d’un isolement, les liens entre art et sciences sont explorés en autant de défis à mener, de terrains à traverser, de drapeaux à planter, de solutions à trouver pour dépasser les limites du médium et proposer une nouvelle lecture du monde.
Nathalie Talec a bénéficié d’expositions personnelles dans des institutions prestigieuses telles que la Fondation EDF, Paris, le FRAC Franche-Comté, Besançon, ou encore le MAC VAL, Vitry-sur-Seine. Représentée par la Galerie Maubert à Paris, enseignante à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, elle a également développé une collaboration de long-terme avec Sèvres, Cité de la céramique. Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques notamment au Centre Pompidou, Paris, au MNAM, Paris, au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, au CNAP, Paris, ainsi que dans différents FRAC (Ile-de-France, Aquitaine, Alsace…).
Olivier REMAUD
Olivier Remaud est philosophe et directeur d’études à l’École des Hautes etudes en Sciences sociales (EHESS). Lauréat de plusieurs prix nationaux et internationaux, il a publié de nombreux ouvrages. Son dernier livre, Penser comme un iceberg, est paru chez Actes Sud (coll. Mondes sauvages, 2020). Dans ses travaux, il s’intéresse aux usages du monde et aux milieux de vie. Il défend notamment l’importance des récits à (ré)orienter nos comportements à l’égard du vivant.